GAUTENG PRESS RELEASE SOUTH AFRICA:
“TRIOMF” RAPPORTE LE PRIX « MEILLEUR FILM SUD-AFRICAIN 2008 »
Le film de Michael Raeburn triomphe au Festival International du Film de Durban
Le soutien aux contenus et films locaux apporté par la Commission du Film Régional de Gauteng (GFC) commence à montrer des résultats visibles, avec l’attribution du prix à Michael Raeburn pour Triomf, pour le Meilleur Film Sud-africain de l’édition 2008 du Festival International du Film de Durban.
“Nous félicitons Michael, ses acteurs et son équipe pour cette remarquable réussite – Triomf fait sensation partout où il est projeté et c’est particulièrement gratifiant de voir le soutien enthousiaste qu’il reçoit ici, en Afrique du Sud” dit Terry Tselane, Directeur de la GFC.
Citation de Junaid Ahmed au sujet de Triomf lors de la cérémonie de remise des prix de l’édition 2008 du Festival International du Film de Durban :
« … en se plongeant dans un monde souvent sordide où la pauvreté et la manque d’éducation rencontrent l’assomption arrogante des blancs qui considèrent avoir tous les droits, Triomf présente une suite de vérités universelles : les sales secrets du capitalisme, du racisme, des manipulations politiciennes, et même du cœur humain, se reflètent dans les secrets d’une seule et même famille, dont la désastreuse désintégration nous rappelle que l’histoire d’une nation est écrite par les individus qui la composent ».
PROJECTION DU FILM AU PUBLIC NOMBREUX DE LA REGION DE GAUTENG
Suite à une projection exceptionnellement bien accueillie au National Arts Festival, le film Triomf de Michael Raeburn est arrivé hier à Johannesburg, où il a été vu par plus de cinq cents personnes du gotha de la ville.
Pratiquement toute l’équipe du film était présente au gala Gauteng, y compris Lionel Newton, Vanessa Cooke, Obed Baloyi, Eduan van Jaarsveldt, Paul Luckoff et Pam Andrews.
Le scénario de Triomf, écrit par Michael Raeburn et Malcolm Kohll, est l’adaptation du roman éponyme de Marlene van Niekerk (Prix Noma de Littérature africaine, 1995). Commentant le film de Michael Raeburn, van Niekerk dit : « Je vous félicite pour ce film très intéressant et extrêmement drôle ! Félicitez également les acteurs de ma part, après toutes vos luttes et votre travail acharné, vous pouvez être fier de ce résultat très satisfaisant.”
La projection a été organisée par la Commission du Film Gauteng, qui joue un rôle de plus en plus important dans le soutien de contenus et de films locaux.
Le film a fait sensation partout où il a été projeté. Quelques extraits de presse ci-dessous mettent en avant ses brillants débuts et laissent augurer un bel avenir pour ce réalisateur talentueux : -
“L’adaptation très "film d’auteur" d’un livre avec une signature singulière.”
Andrew Worsdale à propos de la projection au National Arts Festival MAIL & GUARDIAN 21 juin 2008
‘Autocritique au-delà de la politique’ de Theresa Smith
THE STAR ‘Tonight’ au Festival de Grahamstown, 4 juillet 2008
“Le livre Triomf de Marlene van Niekerk n’a peut-être pas été l’histoire personnelle de Michael Raeburn, mais il a sauté sur l’opportunité de la filmer, car elle aborde son thème favori, celui des personnes sur le fil du rasoir.
Bien que l’histoire et les personnages soient très sud-africains, le film a également un intérêt universel dans le concept des communautés isolées se renfermant sur elles-mêmes lorsqu’elles se sentent menacées. Le film a une atmosphère délibérément claustrophobe qui accentue le manque d’assurance de la famille, que certains passages hilarants tendent à atténuer.
L’histoire se déroule sur les cinq jours précédant les élections de 1994 et est agréablement non politiquement correcte. Le jeu des acteurs est infailliblement fort, le langage est acéré (que ce soit les sous-titres ou l’Afrikaans) et la façon brute, sans ambages et imperturbable dont l’histoire est jetée au visage relègue des choses telles « Poena is Koning » (série sud-africaine sur la famille) à du travail d’amateur.
Ce film n’aurait jamais pu être tourné il y a quinze ans, mais aujourd’hui, l’Afrique du Sud va devoir se tenir prête à des autocritiques allant au-delà de la politique.
D’une certaine manière, ce film va plus loin encore que ce que “Bunny Chow” avait commencé – il donne la possibilité aux réalisateurs locaux de faire des films sur nous qui ne sont pas basés sur des exigences politiques à la mode.
Il a sans doute un angle politique, de par la date où l’histoire se déroule, mais en fin de compte, il s’agit d’un film sur la façon dont les secrets et les mensonges détruisent une famille et, au-delà, la société en général.”
“Triomf ou l’alternative sud-africaine” par Michel Amarger, juillet 08
C’est l’une des perles glanées en marge des sélections officielles du Festival de Cannes 2008. Triomf, le nouveau long-métrage de Michael Raeburn, est un des signes les plus vivifiants du cinéma qui peut se faire en Afrique du Sud aujourd’hui. Enfin un film tourné en numérique, résolument fait pour le grand écran ! Avec des images bien construites, des couleurs nuancées, des cadrages singuliers et des acteurs dirigés de main de maître, Triomf est le résultat d’une expérience de production indépendante qui peut régénérer le paysage standardisé du cinéma sud-africain commercial.
En adaptant un roman, écrit comme une chronique, sur les habitants d’un quartier sud-africain, peu avant l’élection de Nelson Mandela, Michael Raeburn sait s’en écarter pour mieux en restituer l’esprit caustique. Il se concentre sur une famille blanche, pittoresque, qui se débat dans un quotidien sordide et un avenir fumeux. Père alcoolique, mère déphasée, fils dégénéré, oncle provocateur douteux… Les personnages principaux sont aussi truculents que touchants. Et l’oncle met le feu aux poudres quand il décide d’offrir une fille facile pour dépuceler le fils coincé, épileptique, désaxé par son entourage.
Triomf s’égrène alors comme une marche vers l’implosion familiale. La tension est constante, tenue de bout en bout. Autour, les voisins métissés s’agitent. Les Latinos ripostent, les Noirs préparent avec ferveur l’élection de Mandela. La grande Histoire de l’Afrique du Sud sonne comme une caisse de résonance aux péripéties de la famille blanche en crise. Le temps de l’apartheid est fini. L’Afrique du Sud change de visage. Le propos de Michael Raeburn éclate alors avec force. Il ne s’agit pas de dévaloriser les Sud-africains d’aujourd’hui en leur renvoyant l’image de l’animalité qui court dans certaines zones urbaines mais plutôt de confronter les spectateurs aux troubles de leurs pulsions, de leurs émotions incontrôlées.
Avec ses images corrosives, ses scènes délirantes, Triomf peut piquer comme un électrochoc, le public habitué aux écrans lisses des productions télés ou des fictions commerciales qui tournent dans les salles. En osant Triomf, Michael Raeburn secoue les normes du cinéma usuel de l’Afrique du Sud. Le cinéaste, né au Caire, a déjà bousculé le cinéma du Zimbabwe où il a grandi, avec Rhodesia Countdown, un brûlot de 1969 sur les derniers jeux de la colonisation. On lui doit aussi la première comédie musicale du pays, Jit, en 1990, un succès réjouissant. Après quelques documentaires nomades, il enrichit le cinéma de l’Afrique du Sud avec Triomf. Cette rencontre insolite avec des personnages en rupture, s’éprouve comme un spectacle explosif. Un film décapant pour frisson de cinéma garanti.
Michel AMARGER Journaliste critique Radio France Internationale Correspondant Médias France
“ L'Afrique fantôme” par Olivier Barlet - AFRICULTURES - Cannes 2008 :
Triomf de Michael Raeburn offre lui aussi une expérience étonnante et même sacrément détonante. Microcosme déjanté d'une famille blanche des banlieues pauvres de Johannesburg durant les quatre jours qui précèdent l'élection de Nelson Mandela, le film est adapté du roman de Marlene Van Niekerk (Prix Noma de la Littérature Africaine). Sa crudité et sa cruauté sont à la mesure du régime en train d'agoniser. C'est une sorte d'Affreux, sales et méchants à la sauce sud-africaine, une violente allégorie des perversités de l'apartheid et le manifeste de la fin d'une époque. Raeburn ne prend pas des gants et l'on est secoué par cette histoire sordide, si ancrée dans une réalité contemporaine de mort et de renaissance. Comme il le précise dans notre entretien (n°7944 en anglais et bientôt dans la traduction française), le racisme est à l'œuvre chez tous les personnages du film, une constante mondiale. L'enjeu est de ne pas se voiler la face pour pouvoir faire évoluer les choses. C'est cruel mais salutaire.